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Oulipo 

Littérature codée

Moi : Avant, insouciance sonnait avec volupté et calme. L'esprit tranquille et même posé, serein ; j'avançais inconsciemment. Chaque histoire apparaissait néanmoins grande et

 

presque aboutie. Rêver, c'est quasiment utopique et j'ai imaginé pouvoir rester invulnérable sans connaître ouvertement  notre système. Certes, idéaliser est nécessairement consolant et

 

définitivement essentiel, cependant, obliger une véritable rêvasserie à neutraliser totalement l'accablante réalité est absurde, lucidement impossible. Toute égarée,

 

j’apparaissais invraisemblablement paisible et réellement décontractée, unique. Mes objectifs n'impliquaient nul souci ou utilité car ils apparaissaient négligés, cocasses et

 

 

 

 

absurdes. Un jour, observant une représentation des hamacs* usés, inventés jadis avec imagination, quelques univers émergèrent lentement, qualifiant un esprit renversé et grandement renié. Et tout

 

cela appelait réalité. J'écartais naïveté et stupidité, usant intelligence si possible, libérant une sage connaissance.  On me mimait enfin adulte, vivace au naturel ; tous

 

m'accordait intérêt sympathique. J'étais simple, amicale, imaginative, sans querelles, unique et complètement étourdie. La lucidité était qu’une éventualité. J'élaborais toujours avec imagination, stratégies

 

vraiment irréalistes visant à intéresser tout un noble banquet où naïvement, hommes, en unisson, riaient à perdre pied aux rustauderies évoquées. Naturellement très

 

 

 

 

joviale et souvent obstinée, une habitude apparaissait : instaurer toute éventuelle rêverie aussi inutile soit elle. Toujours rieuse et heureuse et un rien éméchée, un simple espoir

 

semblait alors nettement suffire. Voilà objectivement une liberté oh illusoire ! Réellement égarée, tout restait étincelant. C'était qu'une escroquerie, j'étais terriblement ailleurs, illusoirement satisfaite,

 

légèrement aveuglée, voire incroyablement ensorcelée. Peut-être un tantinet énervante, tout rival éventuellement sensible aurait voulu ouvrir un refuge espérant un silence éternel.

 

Ces écrits sont très approximatifs… M’ouvrir ? Impossible d’exprimer l’amer réalité… écrire ne dévoilera rien en vérité, rien actuellement intéressant, exclusif.

 

 

 

* je me réfère ici à des souvenirs d’enfance où on avait construit des hamacs dans les arbres. En les regardant aujourd’hui, je me rend compte que ma vision des choses en général a changé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mode d'emploi

 

 

 

 

 

Comment lire ce texte oulipien ?

 

 

Ce texte oulipien fonctionne sur le même principe qu’un abécédaire qui est un texte où les initiales des mots qui se succèdent suivent l’ordre alphabétique.

 

Exemple : Avec Brio, Cette Démonstration Emerveilla.

 

Cependant, la base utilisée ici n’est pas l’alphabet mais un texte que j’ai moi-même écrit. Ainsi, on obtient deux textes : un texte de base (caché) auquel s’associe un autre texte (visible) qui est celui que l’on lira au premier abord.

On remarque que ce texte n’a pas une structure habituelle. En effet, on observe des passages à la ligne et des changements de paragraphe qui ne sont pas en relation avec le sens du texte. Cette structure est en fait liée au texte de base que l’on doit lire comme un poème. Elle aide le lecteur à retrouver la structure du poème en octosyllabe qui est composé de trois strophes en quatrain.

 

 

 

 

 

Pourquoi avoir choisi ces contraintes ?

 

 

Ce choix n’est pas anodin, il est en total harmonie avec ce que j’ai voulu exprimer. En effet, si je devais réellement parler de moi je dirai que j’ai une sorte de double personnalité. Non que je sois lunatique ou que je joue différents rôles au quotidien, mais plutôt dans le fait que j’ai évolué et que la personne que j’étais avant est assez différente de celle que je suis maintenant.

J’ai donc cherché une mise en forme qui puisse distinguer ces deux personnalités car je voulais qu’on découvre dans un premier temps qui j’étais avant puis ensuite qu’on cherche à savoir qui je suis maintenant. Il fallait aussi que je trouve le moyen de préserver le mystère, de ne pas trop me dévoiler. Et c’est en découvrant le principe de l’abécédaire que j’ai trouvé la solution. Mon texte visible est mystérieux, on pense apprendre beaucoup de choses me concernant mais en fait pas vraiment car je ne souhaite pas en dire d’avantage. On retrouve ce mystère dans le fait que ce texte en cache un autre.

L’idée que le lecteur doive décrypter  un second texte derrière le premier correspondait parfaitement à ce que je voulais car je pense qu’on peut aussi bien parler de soi avec des mots qu’à travers la façon dont on les présente. En effet, ce que l’on fait peut tout aussi bien nous définir que ce que l’on dit à propos de nous. C’est pourquoi j’ai choisi de mettre mon texte de base sous forme d’un poème, cela précise alors que j’aime la mise en forme esthétique d’un texte et le plaisir de jouer avec les mots. Et un poème évoque instantanément un côté lyrique qui correspond parfaitement à la personne que je suis aujourd’hui.  De plus, cela ajoutait une légère contrainte aussi bien pour l’écriture que pour la mise en forme.

 

 

 

Solution
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